LA VOYANTE NON VOYANTE
La scène se passe dans une grande avenue en travaux.
Une dame aveugle avec sa canne contourne tant bien que
mal les obstacles, les voitures la frôlent.
Un homme observant la seine lui indique que les
travaux vont jusqu’au bout de l’avenue et qu’elle ne pourra pas retrouver un
trottoir accessible avant au moins 500 mêtres.
Il lui propose de l’aider à regagner un endroit moins
dangereux et ils font un bout de chemin ensemble.
La dame remercie l’homme et la conversation
s’installe.
LUI : « Vous
êtes non voyante ? »
ELLE : « Oui. »
Lui : « Et
vous faites quoi dans la vie ? »
ELLE : « Je
suis voyante. »
Lui : « Mais
vous venez de me dire que vous étiez non voyante. »
ELLE : »
Oui, je suis une voyante non voyante. »
LUI : «
Mais alors, vous voyez, ou pas ? »
ELLE : »
Je ne vois pas avec mes yeux mais je vois avec ma boule de cristal. »
LUI : «
Ah oui je vois. »
ELLE : «
Vous voulez voir ? »
LUI : «
Avec plaisir, allons-y, où exercez-vous ? »
ELLE : «
Rue de Bellevue, au 10. »
Après quelques pas…
LUI : »
Nous y sommes. »
La dame le précède, ouvre sa porte et invite l’homme à
entrer.
Dans la pièce il y a une table en bois puis une chaise
de chaque côté, une chaise orange et une chaise rouge.
Sur le mur du fond, une grande étagère avec des
ouvrages en braille, au milieu desquels trônent une boule de cristal à côté
d’un poisson rouge dans son bocal.
Elle : «
assoyez-vous sur la chaise bleue. »
Il choisit la chaise orange.
Elle le rejoint, le bocal du poisson rouge entre les
mains, le pose sur la table et s’assoit.
L’homme ne lui fait pas remarquer qu’elle a pris le
bocal au lieu de la boule de cristal.
Madame FOVEA ‘c’est son nom) pose ses mains juste au
dessus du bocal sans le toucher comme si elles étaient en lévitation et commence
ses prédictions.
Elle : «
Je vois un grand homme, c’est vous ! »
LUI : »
Oui, je mesure 1 mêtre 90. »
ELLE : «
Non je parle de grandeur d’âme, vous savez ragarder les gens, vous voyez ce que
je veux dire ? »
LUI
« Oui je vois. »
ELLE : «
Je vois…. Que vous allez acquérir un bien immobilier, faire de grands travaux
et déménager. »
LUI : «
C’est vrai, j’y pense mais je cherche encore. Ici par exemple, l’immobilier est
cher ? »
ELLE : »
Oui, ça m’a coûté les yeux de la tête. Mais je suis bien en vue et c’est tape à
l’œil et j’aime ça. »
LUI : »
Merci pour cette prédiction mais je dois partir. Je vous dois
combien ? »
ELLE : «
Vous m’avez bien aidé alors pour vous c’est à l’œil.
Laurence
CREUZE
Le
15 juin 2012
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